mardi 26 août 2014

Les mystères du hasard

Toute notre vie, nous sommes bombardés de hasards parfois mystérieux. On peut décider de garder le cap coûte que coûte pour aller là où on a décidé d'aller. On peut aussi foncer là où le hasard semble vouloir nous guider. Le plus impressionnant, c'est que le même événement peut nous amener sur des chemins totalement différentes selon qui nous sommes.

Dans mon cas, le hasard a tout décidé ou presque. Tout au long de mes études, je n'ai choisi que les options de sciences et mathématiques. Toute ma carrière s'est déroulé dans le domaine de l'administration et des sciences humaines. Je n'avais jamais choisi, au collège, les options pouvant m'y préparer.

Vous comprendrez que, dans ce contexte, le cri du cœur de Lucien Bouchard affirmant qu'il n'avait jamais voulu aller en politique m'a beaucoup touché.

« Je ne voulais pas faire de politique. Toute ma vie, j’ai résisté à la politique ! », lance Lucien Bouchard, l’oeil brillant, sur le ton combatif qui l’a propulsé au sommet du firmament politique québécois.
 
« C’est trop dur, c’est trop ingrat, on en sort à peu près tout le temps mal, de la politique. Je n’étais pas sûr que j’étais fait pour la politique avec mon impatience, mon indépendance d’esprit, mon incapacité de vivre dans un encadrement où je ne suis pas le chef, et ainsi de suite », ajoute le politicien le plus charismatique depuis René Lévesque.Voir Le Devoir, Bête politique malgré lui"

 Et pourtant, il a été ambassadeur du Canada en France,  Il a été ministre de l'Environnement au sein du gouvernement progressiste-conservateur de Brian Mulroney, puis l'un des fondateurs et le premier chef du Bloc québécois. C'est ainsi qu'il est devenu chef de l'opposition officielle à la Chambre des communes (1993 à 1996). Il a ensuite été premier ministre du Québec de 1996 à 2001 avec le Parti québécois.. Je crois même que ce fut l'un des plus prestigieux. Chaque fois, c'est le hasard qui l'a amené là où il ne voulait pas aller.


En écoutant le documentaire qui décrit ce cheminement présenté à Radio-Québec le 25 août, vous comprendrez mon intérêt à ce sujet. C'est comme si je venais tout à coup de me réconcilier avec le fait de ne pas avoir suivi le chemin que je m'étais tracé. Ça me trotte souvent dans la tête.

On peut trouver plusieurs façon de concevoir le hasard. Il y a plusieurs bonnes raisons pour ne pas faire ce qu'on avait envie de faire. L'une d'elle réside dans une aptitude particulière à s'engager quand une situation vient nous chercher. Il y a environ deux semaines, une amie m'a remis ce texte mis en valeur dans un contenant plastifié pour le protéger. Elle y voyait quelque chose qui me rejoignait. Pour ma part, je trouve qu'il vient jeter un regard particulier sur le parcours que nous décrit Lucien Bouchard.

L'ENGAGEMENT

Tant qu'on ne s'est pas engagé, persistent l'hésitation et la possibilité de se retirer.
Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832
Un sentiment d'inefficacité peut nous habiter.

Il y a toutefois une vérité élémentaire, dont l'ignorance a déjà miné nombre de grandes idées et de plans merveilleux. Dès l'instant où l'on s'engage, la providence intervient, il se produit toutes sortes de choses qui, autrement,  ne seraient pas arrivées.
Toute une série d'événements jaillissent de la décision de s'engager, comme pour l'appuyer part toutes sortes d'événements imprévus, de rencontres et de secours matériels dont on n'aurait jamais rêvé.

Quoi que vous puissiez faire, quoi que vous rêviez de faire, entreprenez de le faire. L'audace donne du génie, de la puissance, de la magie.
Mais, commencez maintenant...

Johan Wolgang Von Goethe
Poésie et vérité, 1817